La Virad’A 2008 en quarante voitures de collection et quatre flashes !

Publié le par Jean-Marie Mayet

Jeudi 1er Mai.

 

C’est la première fois (depuis 1911 parait-il, il faudra attendre 170 ans pour que ça recommence !), que l’Ascension, date traditionnelle d’organisation de la Virad’A Creusoise des Voitures de collection, tombe, en 2008, le même jour, et le même week-end, que le 1er Mai ! On redoute le froid, la pluie, les Saints de glace … on aura quatre jours de soleil estival ! Et quarante voitures rassemblées ce jeudi après-midi à Evaux les Bains, place Serge Cléret, devant la Maison du Tourisme, où se déroulent les opérations d’accueil des équipages. Ils viennent de toutes les régions de France, de Belgique, de Suisse. Les « Pétroleuses » du Rhône, Beaujolais, Ain, sont en hausse. Nouvelles têtes belges également. C’est la 13ème édition. Un chiffre qui porte bonheur ! Martine a dû se démener pour loger les participants, car la première cure retardée a bloqué nombre de chambres et de locations. Certains se retrouvent à plus de 10 kms, mais profitent de la campagne… 

 

Au rayon des voitures d’avant-guerre, quelques grandes classiques de luxe en retour ou « première » découverte, longs cabriolets exceptionnels Bugatti 57 Stelvio du Parisien F.Morin, Delahaye 135 MS du Dauphinois H.Gondrand,  Talbot Major T .23 du Limougeaud J.Varlet (avec l’accordéon dans le coffre), nouvelle Rolls 1935 jaune crème de G.Bouchet (ça change de la rose !), Hotchkiss 1938 du Lyonnais J.Ohanessian, des Peugeot, des Ford A, et chez les très anciennes, une Renault AG1 de 1910, que l’on verra par intermittence, le Torpédo Bellanger 1918 de l’incontournable voisin et ami Roger Collet, impressionnant de régularité tout au long du parcours, et le de Dion-Bouton 1920 vert à arrière profilé, de C.Boulard. Sans oublier le tricyclecar Darmont 1932, des jeunes époux Viginier, de retour après quelques années d’absence avec la progéniture made in Virad’A, le petit bijou MG cabriolet 1933 de M.Auber, et les vedettes indissociables de chaque Virad’A, les Bugatti Grand Prix de Gilles, Léo, (le beau) Francis et Bruno. Un zeste de Mercédes belges, DB Panhard-Le Mans, et anglaises clubs, conduites par les membres et copains-copines du VACC.

 

Le public était nombreux, souvent extérieur, les commerçants-artisans évahoniens souriants n’avaient qu’une petite table de bienvenue pour offrir à boire, mais ils furent assaillis, et après un apéritif express au casino, il fallut émigrer à Chambon pour un premier dîner dans lequel le saumon (parfait, c’était l’une de ses spécialités avant sa retraite commerciale) de Gilles Faucon, voisinait agréablement avec le « colombo » de Robert, qui avait supplanté in-extremis les rognons…  


 

Il y a 100 ans, un moteur Renault ce n'était pas plus gros que cela ... et ça montait les côtes (lentement)!


Vendredi 2 Mai.

 

Alain Cortot fait aux équipages de la Virad’A Creusoise les honneurs de son château de la Crête, près d’Audes, à proximité de La Chapelaude, en plein Bourbonnais. Il a vendu toutes ses bijouteries-joailleries pour se consacrer entièrement à son magnifique manoir du 16ème siècle, au style très particulier, qu’il est en train de rénover complètement (tous les participants s’interrogeaient sur le montant de réfection de la toiture …) pour y installer un musée automobile, de grandes et superbes salles de réception pour des « évènements » publics ou privés (le lendemain du passage de la Virad’A il accueillait un mariage américain) et quelques chambres d’hôtes haut de gamme. Sous le soleil enfin revenu et un temps estival il se dit impressionné par le déploiement des voitures et les 110 personnes venues lui rendre visite. C’est une belle journée pour tous. L’imposant buffet du traiteur montluçonnais Depeu ajoute au bonheur du moment.

 

Parvenant ainsi à faire oublier les gendarmettes de Vallon-en-Sully qui « attendaient » la Virad’A  dans le centre du village lors d’une petite pause et rafraîchissante. Elles firent preuve de compréhension en constatant l’animation créée par la caravane motorisée. C’était la première fois que les gendarmes, souvent amateurs de voitures anciennes, intervenaient « en mission » en 13 ans de périple creuso-auvergnat…. A Néris les Bains, la station thermale bourbonnaise voisine, et amie, toujours beaucoup de monde pour accueillir la Virad’A sur l’esplanade des Thermes. C’est une tradition dans les animations de la saison. Continuera-t-elle ? Ici on soigne le stress. Mais dans la caravane, personne n’en ressent le besoin.

 

Dans son magnifique décor, le pont suspendu de Saint-Marien à quelques kilomètres d’Evaux joue bien son rôle attractif du tourisme creusois. Comme on ne peut l’emprunter qu’à 10 km/heure et une seule voiture à la fois, c’est l’embouteillage assuré …Mais il fait beau, il y a quelques ombrages, et les photographes assurés à la sortie. Et un peu plus loin la plus belle arrivée sur la station évahonienne.

 

Josiane, la présidente de l’Office de Tourisme, accuse, elle, un peu de stress derrière sa buvette. Les voitures de la Virad’A doivent « inaugurer » la place de l’Hôtel de Ville, pavée de neuf la veille, sur laquelle on a disposés (Robert encore) des morceaux de moquette rouge pour intercepter les tâches d’huile. Les bruyantes Bugatti Grand Prix doivent assurer la musique moteur dans le centre-ville. Mais celle de Gilles a perdu un rapport de boite de vitesse. En vingt minutes, (le beau) Francis Courteix, l’un des meilleurs mécanos spécialisés de la marque, remet tout d’aplomb, et les quatre Bug peuvent enchanter un public ravi. Comme les enfants des écoles locales, lauréats du concours de dessins (sur la voiture, bien sûr) qui reçoivent les cadeaux amenés de Belgique par Monique, la compagne de Mustapha, le pilote de la Porsche 356. Les « Troubadours des Combrailles » et leurs airs trads à la vielle et cornemuse accompagnent les départs des amateurs de soins thermaux qui vont plonger dans les eaux bienfaisantes des Thermes, au rez-de-chaussée du Grand Hôtel où se tiendra, dans le Vallon, le dîner.

    

 

Le superbe château de la Crête en Bourbonnais accueillait la Virad'A Creusoise 2008. Un musée automobile va y voir le jour.


Samedi 3 Mai, 21h. Casino d’Evaux les Bains…

 

Thierry Sauvanet, le nouveau directeur du casino d’Evaux les Bains darde un œil professionnel sur l’invasion de son établissement par les « Viradeurs ». C’est la première Virad’A  qu’il doit gérer à la fois comme partenaire et comme professionnel de restauration et divertissement.. Il sait qu’à midi, après avoir visité et encensé le nouveau Scénovision de Bénévent l’Abbaye, la centaine de participants a fait étape dans l’une des meilleures tables de Creuse, chez Nougier à  St.Etienne-de-Fursac, digne de sa réputation, et qu’à l’heure où les premières voitures devaient pointer sur la place de la mairie à Guéret (miraculeusement dégagée de tout stationnement pirate, une « première » en 13 ans !), les « chauffeurs » entonnaient « La Madelon » à quarante kilomètres de distance. Pour rattraper ce décalage, les Bugatti Grand Prix troublèrent la somnolence des villages creusois. Et l’adjointe guérétoise déléguée, put ainsi faire son petit tour en Bug.

 

Thierry Sauvanet a donc joué sur la musique. Pierre Verne et son trio jazzy ont été les vedettes trépidantes de la soirée Impossible de résister à leurs rythmes, leurs percussions, leurs solos de clarinette … Bernard Campos, le nouveau maire d’Evaux, s’est dégourdi les jambes sur du « boogie » déchaîné, les adjoints Jean-Louis et Evelyne ont battu la mesure. Même Christiane Larcher, la nouvelle élue que certains de ses collègues conseillers (de l’opposition, bien sûr !) nomment perfidement « l’Arlésienne », alors qu’elle vient de Cavaillon, était là. En avance sur le prochain conseil municipal, et en pleine découverte (active) de la Virad’A..

 

Les équipages ont reçu leurs cadeaux (gâteau creusois, confiture artisanale, produits d’Evaux-Laboratoires, plaque-souvenir, …). Ils y sont sensibles. « La Montagne » du jour a consacré une page  photos couleurs de son édition matinale à la Virad’A. Ca les a aussi impressionné. Comme le reportage de France 3 –Limousin tourné à Bénévent avec une petite mise en scène pour les Bug. C’est la (double) carte de visite médiatique de la manifestation.

Le maire comprend mieux les retombées de communication et d’économie locale consécutive à la subvention (5 .300 €) accordée par le Conseil Municipal, et indispensable à l’équilibre budgétaire de cet évènement important de la saison.

 

 

Les Bugatti Grand Prix ont inauguré le nouveau pavage de la place de l'Hôtel de Ville d'Evaux 

 

Dimanche 4 Mai

 

Dimanche matin, sur le parking du casino, les voitures sont exposées gratuitement pour un public venu de toute la Creuse et des départements voisins, caméras et appareils numériques en bandoulière.. Gérard Vélleaud assure une présentation technique remarquable de chaque véhicule, époustouflant les conducteurs les plus blasés et enthousiasmant les auditeurs. Il fait toujours beau, le pâté aux pommes de terre et la viande limousine seront les dernières attractions culinaires du traditionnel repas creusois marquant la fin de la Virad’A. Certaines années ce fut dans une grange campagnarde. Cette fois l’abbatiale de Chambon servait de fond d’écran à l’apéritif… Au repas, le très élégant Michel Cochu (traction Citroën remplaçant la Peugeot 201/1936 défaillante)  n’attendait pas le jambon d’Auvergne offert par les organisateurs pour son 80 ème anniversaire. Le secret avait été bien gardé par son fils Didier (Jaguar), touché lui aussi par l’émotion de son père…

 

Jacques Varlet joue à l’accordéon « Ce n’est qu’un au revoir » repris par tous. Les remorques chargées filent vers tous les points cardinaux. Le soir, au repas traditionnel des organisateurs on va débattre sans fin des points positifs et négatifs (constructifs) de cette 13 ème édition. Comme tous les ans, Gilles Faucon est resté. Il va dispenser ses conseils, ses suggestions. Il était déjà là pour la première, avec Frankie du Montant et Bruno Vendiesse. Pas de raison qu’il ne continue pas ses leçons. Elles portent leurs fruits…

 

 

Le cabriolet Bugatti 57 Stelvio de 1938, la plus belle (et la plus chère) des voitures de la Virad'A 2008.

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Publié dans Actu

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B
Bravo pour cette superbe description. On s'y croirait !!!
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